Cette exposition n'est ni consacré à un thème particulier, ni une commande institutionnelle, elle est à la fois un hommage, une synthèse et un legs.
Il est de ceux qui vont chercher les images qu'ils ont en tête là où ils espèrent pouvoir les rencontrer.Certaines inespérées et magiques, sont des « cadeaux », comme il le dit dans son entretien avec Christine Barbedet.
D'autres sont les fruits de ses cueillettes, des instants saisis grâce à son sens des situations : car Georges Dussaud est un homme qui « fait ses gammes » avant d'œuvrer, qui a appris à réduire les incertitudes (pas toujours « glorieuses »!) liées à la captation de l'impondérable.
D'autres sont improvisées par celles et ceux qui, conquis par le respect et l'attention qui émanent de sa discrète présence, construisent pour lui une photographie dont ils sont les acteurs. Ce sont alors des « faveurs »...
Mais qu'il s'agisse des cadeaux du hasard ou bien des cueillettes qu'il a su accomplir à maturation, ou encore d'une faveur gracieuse, la générosité est au cœur de toutes les images de Georges Dussaud. Elle est sa marque d'artisan, sa signature d' « auteur ».
Près de trente ans de travaux photographiques valaient d'être rapprochés, confrontés en un opus qui en rassemblât l'essentiel et qui surtout mis à jour une esthétique personnelle.
Ce qui est particulièrement frappant dans le travail de Georges Dussaud, tel qu'il apparait aujourd'hui, c'est la conscience aboutie de tout ce que représente, en effet
être « auteur », au sens où, dans les Cahiers du Cinéma, naguère, l'on évoquait « une politique des auteurs ».Georges Dussaud n'appartient certes pas à un groupe ni un mouvement, mais comme Truffaut et ses amis s'affirmaient autonomes face à l'industrie cinématographiques et à ses routines,Georges Dussaud souligne combien il tient à son indépendance au regard de tout système de commande, publicitaire autant que journalistique.